La monétisation de contenus sur Twitter a été un sujet de discussion depuis des mois, voire des années. Les rumeurs se sont intensifiées après que le Washington Post ait rendu publique une communication interne de Twitter indiquant que la plateforme pourrait bientôt permettre aux utilisateurs de rendre payantes les vidéos qu’ils partagent dans leurs publications, avec des prix allant de 1 à 10 dollars et une commission prélevée par la plateforme.
Quel sort pour le porno sur Twitter ?
Cependant, la question de savoir si Twitter pourra concilier modération, liberté d’expression et pornographie reste en suspens. La modération des contenus explicites est un enjeu crucial pour la plateforme, qui doit s’assurer que son environnement reste sûr et sain pour tous les utilisateurs. Avec sa ligne très libérale concernant la modération des posts, notamment en matière de pornographie, Twitter avait tout pour conquérir le nouveau marché de l’exhibition virtuelle, en joignant promotion et encaissement au sein du même environnement. Mais cela a également suscité des inquiétudes quant à la capacité de la plateforme à modérer ces contenus.
Twitter n’est pas la première plateforme à tenter de monétiser les contenus pornographiques. Des réseaux intimes tels qu’OnlyFans et Swame ont déjà établi des modèles économiques réussis en permettant aux créateurs de contenu pour adultes de vendre directement leurs produits aux fans. Toutefois, les grandes entreprises technologiques, comme les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), ont généralement exclu le porno de leurs plateformes en raison de la difficulté à modérer les contenus adultes soumis par des utilisateurs anonymes. Les services de paiement tels que Visa, MasterCard et PayPal ont également été réticents à soutenir ces activités, rendant difficile la viabilité économique du porno en ligne.
Déjà des tests sur le porno
Twitter a déjà tenté de lancer des projets similaires tels que les Super Follows, qui permettent aux utilisateurs de monnayer l’accès à leur profil. Cependant, ces projets ont eu peu de succès jusqu’à présent, et la fonctionnalité Super Follows est toujours en phase de test.
La modération des contenus pornographiques pose des défis particuliers pour les plateformes en ligne. Le contenu pour adulte peut être controversé et offensant pour certaines personnes, et la loi impose des restrictions strictes pour protéger les mineurs. Les plateformes doivent donc être en mesure de modérer les contenus pour garantir que les mineurs ne sont pas exposés à du contenu inapproprié.
Cependant, la modération de ces contenus est un défi majeur pour les plateformes en raison de la quantité de contenu généré par les utilisateurs et de la difficulté à identifier les contenus qui enfreignent les règles. En outre, les utilisateurs peuvent contourner les règles de modération en utilisant des termes de recherche ambigus ou en cryptant les messages.
Les plateformes ont donc besoin de systèmes sophistiqués de filtrage et de modération pour détecter et supprimer les contenus inappropriés. Certaines plateformes utilisent des systèmes automatisés pour filtrer le contenu, tandis que d’autres emploient des modérateurs humains pour examiner le contenu signalé et supprimer les contenus inappropriés.
Elon Musk, incontrolable !
The Verge avait souligné en août dernier que les difficultés de modération des contenus explicites, notamment ceux impliquant des personnes mineures, avaient empêché Twitter de se lancer dans le secteur du divertissement adulte payant par le passé. Toutefois, avec sa nouvelle direction sous la supervision d’Elon Musk, Twitter cherche à accéder à la rentabilité en explorant de nouvelles options pour monétiser les contenus.
On ne sait pas encore si le milliardaire controversé est à l’origine de cette nouvelle orientation stratégique, mais il s’est récemment rendu à New York pour rassurer les annonceurs quant à sa gestion raisonnée de la plateforme. Il est probable qu’il abordera également la question des Paywalled Videos.
Cependant, compte tenu de l’aversion des publicitaires numériques pour les contenus pornographiques, il reste incertain que cette nouvelle fonctionnalité permettra aux créateurs de contenus pour adultes de vendre directement leurs produits sur la plateforme.